Les échanges trophallactiques sont un caractère propre aux insectes sociaux et ne se retrouvent qu’exceptionnellement chez les autres animaux ; chez Camponotus ligniperdus il en est de même.
Le système digestif des fourmis comprend trois parties, après le pharynx, le stomodeum forme un œsophage, puis un jabot suivi d’un gésier ou proventricule. Le mésentéron forme un estomac. Le proctodeum se termine naturellement par un rectum, qui s’ouvre dans un cloaque.
Les ouvrières récolteuses stockent des liquides lors de leur fourragement extérieur dans leur jabot appelé jabot social destiné à l’alimentation collective.
Le transport liquide est rendu possible par la présence au niveau du gésier de lamelles cuticulaires qui ferment le passage entre intestin antérieur et intestin moyen, à la manière d’une valve. Cette fermeture et passive et ne demande aucun effort musculaire. Les ouvrières ont bien entendu la possibilité d’utiliser une partie du contenu du jabot social à leur profit.
Ces échanges de nourritures se font à plusieurs niveaux dans la colonie :
Entre ouvrière et larve
Entre ouvrières
- A deux
- Donneuse : mandibules largement ouvertes
- Receveuse : mandibules fermées
Entre ouvrières dites "Major" et "Minor".
- A trois
Entre ouvrière et reine
Ces échanges s’accompagnent entre adultes d’échanges antennaires entre donneuses et receveuse sauxquels s’ajoutent souvent des mouvements effectués par les pattes antérieurs.
Les myrmécophiles, insectes vivants au sein de la colonie en symbiose, éventuellement présents peuvent aussi bénéficier de ces échanges.
Référence : les fourmis comportement, organisation sociale et évolution Luc Passera et Serge Aron.